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Le Pouvoir de Brazzaville est responsable de la cacophonie au sein de la diaspora

Publié le 20 Novembre 2018 par NANGHO Evrard

Phénomène ancien, le concept de diaspora désigne la dispersion d’un peuple à travers le monde. S’il existe depuis l’Antiquité à l’exemple de la diaspora phocéenne, fuyant des situations de guerre, des tensions politiques ou encore à la recherche d’opportunités économiques les migrations internationales constituent des diasporas dès lors que l’on observe une organisation sur les territoires étrangers. Ainsi, la prise de conscience d’une identité commune, le développement de groupe de soutien et d’entraide et le développement de contacts avec le pays d’origine sont des éléments essentiels de la définition d’une diaspora qui se différencie ainsi de simples migrations. Dans ses prérogatives que lui confèrent la constitution du 25 octobre 2015, dans les articles 88 et 89, le Président de la République nomme les hauts fonctionnaires aux emplois civils et militaires: préfets, ambassadeurs etc...

Tout ceci nous montre une ébauche du bon fonctionnement de l'état dans une vraie république dont la démocratie est le leitmotiv. 

Pourquoi la cacophonie au sein de la diaspora ? la réponse à cette question se trouve au niveau du fonctionnement de notre état notamment au niveau du ministère des affaires étrangères chargé des Congolais de l'étranger. Ce département charnier n'a jamais jouer pleinement son rôle et en collaboration étroite avec toutes les chancelleries congolaises établies dans le monde. Sa mission principale est de servir d'interlocuteur entre la diaspora et le pouvoir central à Brazzaville. Cependant nous devons souligner le rôle important que nos consulats devraient assurer aux Congolais établis à l'étranger notamment:

- les démarches administratives (état civil, notariat, élections, délivrance de carte d'identité, passeport, etc...);

-Affaires sociales (assistance aux congolais en difficulté, aide sociale, bourses scolaires, rapatriement des dépouilles mortuaires, etc...);

-Organisation des élections bien que le droit de vote a été retiré à la diaspora après la Conférence nationale Souveraine de 1991. Ce droit de vote aux élections législatives et présidentielles demeure la revendication majeure de toute la diaspora;

-Événements  d'état civil survenus à l'étranger (naissance, mariage, décès);

-Sécurité juridique;

-domaine de compétence

Au sein de la diaspora nous devons distinguer toutes les tendances qui y règnent: la diaspora politique, les porteurs de projet, la  diaspora socio-culturelle. Toutes les structures confondues sont en général enregistrées dans les ministères de l'intérieur des pays respectifs. C'est ainsi que nos consulats  devraient travailler étroitement avec ces structures pour servir d'intermédiaire avec le département des Congolais de l'étranger pour aider le gouvernement à améliorer sa politique vis à vis de sa diaspora. 

Peu importe l'activisme politique des uns et des autres au sein de la diaspora, les ambassades ne doivent pas perdre de vue leurs rôles qui consistent à assurer la continuité et le suivi administratif de tous les Congolais établis hors de nos frontières. 

Le tribalisme reste un des fléaux majeurs qui freinent notre diaspora à s'émanciper dans toute sa diversité et nos ambassades et consulats ne représentent pas cette diversité ethnique pour rassurer les uns et les autres.

En somme la cacophonie qui règne dans notre diaspora est due à la mauvaise foi  de nos dirigeants qui n'ont jamais mis en place une vraie synergie avec nos compatriotes établis hors de nos frontières. Le département des Congolais de l'étranger n'est pas opérationnel et nos ambassades ne jouent pas pleinement leurs rôles. Cependant au sein de la diaspora les Congolais essayent de s'organiser tant bien que mal mais en face le gouvernement ne fait aucun effort constant qui aborde dans ce sens.

Evrard NANGHO Président du Mouvement des Démocrates Congolais (MODEC)

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