Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La situation géostratégique du Congo-Brazzaville

Publié le 16 Mai 2014 par NANGHO Evrard

La géostratégie est l'étude de la fabrication des espaces par la guerre.

Elle implique la géographie de chaque État, et sa situation historique et politique en regard de ses voisins, examinées par le biais d'études stratégiques. Son étude relève de la géopolitique, bien que son point de vue se réduise aux aspects militaires et leurs conséquences sur l'enjeu des ressources naturelles, fréquemment objet de conflits d'intérêts.

L'émission Le Dessous Des Cartes (Mit offenen Karten en allemand, littéralement avec des cartes ouvertes) est une émission éducative hebdomadaire de géopolitique et de géographie diffusée sur la chaîne de télévision franco-allemande Arte. L’émission a pour particularité d’utiliser principalement des cartes pour visuel. Elle est présentée par le géographe et géopoliticien Jean-Christophe Victor (fils de l’explorateur Paul-Émile Victor).

Le contenu de l’émission est préparé par Jean-Christophe Victor et le Laboratoire d'études politiques et d'analyses cartographiques (LEPAC) dont il est le fondateur et le principal actionnaire.

La République du Congo est souvent confondue avec son voisin, la République démocratique du Congo
(ex-Zaïre). Le seul point commun qu’ont ces deux pays est le fleuve Congo (sur 700 km), le plus puissant après l’Amazone.Il sépare les deux capitales les plus proches au monde (4 614 m),Brazzaville et Kinshasa.
La République du Congo s’étend sur 342 000 km2 que limitent le Cameroun (523 km de longueur de frontière),la Centrafrique au nord (467 km),l’Angola (201 km) et la République démocratique du Congo
(2 410 km) au sud et à l’est, et le Gabon (1 903 km) à l’ouest. La façade atlantique est longue de 170 km. Une position géographique qui lui donne le meilleur indice de centricité.

De par sa position, découlent ses richesses naturelles. Une richesse hydraulique avec un océan, un fleuve
(le Congo) et une trentaine de fleuves ou rivières navigables Kouilou, 320 km, la Loemé, le Niari,
le Ngoko...) qui font du Congo le deuxième plus vaste bassin fluvial du monde. C’est aussi l’un des pays les plus irrigués et fertiles du continent africain, avec notamment 22 millions d’hectares de forêts, dont
14 millions de type tropical dense. Le Congo est à moitié recouvert (58 % du pays) par le deuxième domaine forestier (la forêt Mayombe et la forêt inondée du Nord), une richesse caractérisée en outre par les essences de bois les plus rares. Quant à la savane, elle s’étend essentiellement sur les
plateaux Batéké et dans la vallée du Niari. Bref, une nature suffisamment abondante et variée pour faire pousser ce que vous voudrez ! Il faut dire que l’équateur est là. Il rythme le climat par des saisons pluvieuses (9 mois) entrecoupées de saisons sèches aux températures plus douces.

Toutes ces richesses naturelles et ces potentialités offrent une dualité de paysages et de fonctions entre
les deux principales agglomérations, Brazzaville et Pointe-Noire, terminus du chemin de fer Congo
Océan (CFCO). Nées des fonctions administratives et commerciales créées par la puissance coloniale, elles concentrent à elles seules, 50 % de la population. La population est jeune (plus de 50 % est âgée de moins de 20 ans et 80 % de moins de 35 ans). Son origine reste encore assez incertaine. Selon certaines études, les premiers occupants seraient les Pygmées (ou leur ancêtres). Malheureusement, les auteurs de cette culture restent inconnus. En revanche, on commence à savoir d’où viennent les habitans, dénommés Bantu (ce qui signifie « les humains » dans la langue kongo).Ils constituent la plus grande partie de la population congolaise.

Aujourd’hui, les étrangers arrivent en masse au Congo : une vague de migrations qui déferle, en fait. Ainsi Pointe-Noire,la capitale économique, devient de plus en plus cosmopolite. Les Français, bien
ancrés depuis le début, sont présents en grande majorité (environ 3 000 Français,dont plus de 2 400 sont enregistrés au consulat de France).Viennent ensuite, depuis quelques années seulement, les Asiatiques.
Principaux concurrents des Européens en affaires, ils arrivent en nombre au Congo. Un peu comme
si,du jour au lendemain, ils avaient compris que tous les marchés étaient à prendre. Travaux publics, télécommunication, pêche, commerce... on les retrouve partout ! Mais ce n’est pas pour autant que les Asiatiques font l’unanimité auprès de la population locale. Les Congolais leur reprochent leur manque de
sociabilité et d’intégration, mais la principale raison, c’est qu’ « ils ne paient pas », selon l’expression
d’un agent employé par l’un d’entre eux. Il y a certes le barrage de la langue,mais leur mode de vie est
assez comparable à celui d’un Congolais moyen : ils travaillent et vivent souvent dans des conditions
difficiles. Confort ou pas, ils se contentent de peu et ne s’installent pas.Les Européens (en majorité
Français, Italiens, Belges) et Américains quant à eux, construisent des usines et investissent. Ils
sont représentés dans différents secteurs : Total, ENI, Halliburton (pétrole, forage), Bolloré (logistique et transport), CFAO (technologies et automobiles), Gras Savoye (assurances)... La troisième catégorie d’étrangers se partage entre les Emiriens (dans les télécommunications) et les communautés d’Indiens, Philippins, Libanais, et Marocains. Ils occupent essentiellement le secteur du commerce et des Infrastructures. C’est donc souvent grâce à eux que vous pourrez vous ravitailler en produits importés de base, en particulier alimentaires. Pas question cependant de détrôner nos amis les Mauritaniens,qui
occupent depuis fort longtemps la majorité des petites épiceries et commerces en tous genres.Sud-
Africains, mais aussi Canadiens,Brésiliens et Israéliens s’attaquent aux secteurs industriels. Avec
notamment les projets forestiers et miniers.

Toute l'économie Congolaise repose sur le pétrole 90% d'exportation et 70% du PIB dépend du pétrole avec 75% de recette budgétaire. La production pétrolière s'élève à 300.000 barils/jour. Les ressources de fer s'élèvent à 10 milliards de tonnes selon une estimation, ce qui représentent 6% de ressources mondiales. Le Congo dispose d'autres ressources telles que: le diamant, le cuivre, l'or, la potasse, etc... L'économie informelle occupe 50% du PIB ce qui fait que l'assiette fiscale est très réduite.

Le Congo-Brazzaville dispose beaucoup de potentialité: le bassin hydrographique avec le Fleuve Congo et le Kouilou-Niarire représente des ressources renouvelables d'eau douce/habitant est de 53.000 m3 (la France 3000 m3/habitant), avec 22 millions d'hectares de forêt avec 10 millions d'hectare de terre arable seulement 2% (200.000 hectares ) sont cultives à cause d'un manque d'investissement dans le secteur agricole. 54% de la population (2.322.000 ) vit avec moins de 1.25$ (700 F CFA) par jour. Le rapport de la Banque Mondiale classe le Congo sous la barre de l'extrême pauvreté et pourtant le pays dispose d'un réseau hydrographique dense. Entre 2004-2014 les pays tels que la Malaisie, les îles vierges Britaniques, l'Italie, le Canada et l'Afrique du Sud investissent dans les terres agricoles Congolaises 1 Million d'hectare (10%) de terres arables du Congo. Le 1/3 de la population Congolaise est sous alimenté (33%) ce qui fait 1.419.000 personnes

La Chine vient d'invetir 200 millions d'euros 130 milliards de F CFA pour la construction des deux aéroports internationaux de Pointe-Noire et de Brazzaville et la construction d'une nouvelle piste à Brazzaville et d'un nouveau aérogare.

Le réseau routier Congolais est estimé à 8000 Km de routes seulement 15% (1200 Km) sont goudronnées et le reste des routes sont des pistes. Le réseau ferroviaire est très en mauvais état avec 900 Km de rails.

L'indice de démocratie classe le Congo comme un régime autoritaire, avec une corruption endémique et une impunité totale. Chaque année environ 1,50 milliards de dollars (environ 700 milliards de F CFA) quitte le Congo pour une destination inconnue. Cet argent est non traçable.

Le Congo est très peu insérer économiquement dans son environnement régional. Un pays qui pourra lui même engendré les germes de son instabilité.

Avec 70.000 réfugiés dont 50.000 de la RDC, 11.000 de la RCA, 8000 du Rwanda, et 260 d'Angola, l'opération lancée récemment à Brazzaville " Mbata ya bakolo" (la gifle du grand frère) ne vient qu'alimenter les tensions entre le Congo-Brazzaville et la RDC. Conscient de cette menace, le Gouvernement de Brazzaville tente maintenant de réguler une immigration importante et incontrôlée qui peut demain servir de détonateur d'un profond malaise intérieur avec le projet du changement de la constitution du 20 janvier 2002.

La guerre en RCA vient de nous démontrer que les mêmes causes produisent les mêmes effets. La mauvaise gestion, la gabegie, le clientélisme, la gestion familiale du pouvoir sont les mêmes signes qui ont conduit l'ex président François Bozizé de perdre le pouvoir et c'est que nous remarquons à l'heure actuelle au Congo-Brazzaville. Nous sommes sur un volcan qui peut à tout moment rentrer en irruption surtout avec le projet de changer la constitution au Congo et en RDC.

La situation géostratégique du Congo-Brazzaville
Commenter cet article